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594 LE LA RICHESSE COMMERCIALE,

qu'à payer leurs marchands pour les mettre en élat de vendre meilleur marché; plus ce sa- crifice était étrange et contraire aux calculs les plus simples, plus on l'a attribué à une haute politique. La prime est une récompense que l'état décerne au fabricant en ruison de sa fa- brication, et qui lui tient lieu de bénéfice : elle encourage par conséquent à suivre une indus- trie qui ne donne aucun revenu; ct lorsqu'elle est accordée sur l'exportation, le gouverne- ment paie ses marchands aux dépens de ses su- jets, pour que les étrangers puissent acheter d'enx à meilleur marché. On a supposé que cette manœuvre a été souvent suivie pour rui- ner des établissemens étrangers dont on redou- tait la concurrence. Le sacrifice parait bien disproportionné avec le but qu'on se serait proposé ; le peuple qui, pendant dix ans, au- rait payé une prime pour décourager ses rivaux, risquerait , s’il la discontinuait à la onzième an- née, de les trouver tout prêts à recommencer; et si, dans l'intervalle, il avait empêché de nouveaux ouvricrs ct de nouveaux capitaux de s'engager dans une manufacture dont le débit présenterait si peu de bénéfice, il leur aurait tait plus de bien que de mal.

Une prime ne peut se justifier en politique, que lorsqu'elle est accordée sur la fabrication