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LIVRE IV, CHAPITRE IX, 593

venus avec lesquels la colonie pouvait acheter le travail français démontrent que l’industrie agricole, même lorsqu'elle est conduite d’une manière très- dispendieuse, comme est celle de l'esclavage , suffit pour enrichir une nation. Nous ne voyons point , dans la vieille Europe, l'agriculture élever de fortunes ; parce que tous ses profits sont absorbés par la rente des terres. Dans un pays neuf, où la terre est abondante, et la rente nulle, le bénéfice de l'agricult re est le plus riche de tous.

Les métropoles s'étaient réservé, dans leurs colonies, tout le bénéfice du monopole, mais dans un marché fort resserré ; un libre com- merce de toute l'Europe avec toutes les colo- nies aurait sans doute été plus avantageux à toutes deux, parce qu'il aurait étendu infini- ment le marché de la première , en accélérant les progrès des secondes. Malgré une liberté absolue, les colonies se seraient abstenues lonyr- temps encore de rivaliser avec l'Europe dans les travaux dés manufactures. Ce que la justice et la politique auraient dù enseigner, la force l'obtiendra, et le régime des colonies ne peut plus se continuer long-temps,

Tous les autres expédiens pour étendre le marché des producteurs s'étant trouvés insuf- fisans , quelques gouvernemens sont allés jus-