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3092 DE LA RICHESSE COMMERCIALE,

couragé chez elles l'exportation de tous les produits bruts, l'importation de tous les pro- duits ouvrés, et elles ont présenté à ceux qui croient à l'existence d'une balance commer- ciale, ct qui la calculent, un résultat aussi désavantageux pour elles, qu'avantagcux à la métropole,

En rapportant au système que nous avons exposé nous-mêmes le résime des colonies, on voit que c'était un moyen forcé de faire participer une vieille nation aux progrès d'une nouvelle, L'industrie ne trouvait plus de déve- loppemens en France , les capitaux plus d'em- ploi, le travail plus de demande; ou du moius le progrès de l'économie, du travail et de la consommation était ralenti : Saiut-Dominguc absorba tout ce surplus; un travail immense était nécessaire pour créer un pays neuf, en faveur d'hommes qui ne travaillaient point eux-mêmes : la violence leur donna des esclaves pour leurs terres; ct le commerce français construisit leurs villes, les meubla, les garnit de boutiques, et en nourrit les habitans. Il y avait à gagncr, sans doute, pour la nation qui s'emparait ainsi du développement de sa colo- nie, et qui le tournait tout à son profit; mais l'injustice était si grande, que le gain ne pou- vait pas durer longtemps. D'autre part, les re-