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LIVRE IV} CHAPITRE 1X. 397

lors même qu'ils ne sont pas compatriotes.

Aucun traité de commerce ne peut satisfaire pleinement l'avidité des marchands qui dési- rent un monopole; aussi les gouvernemens inventérent-ils l'expédient bizarre de fonder par une colonie une nation nouvelle, tout ex- près pourétre les acheteurs de leurs marchands. On interdit aux colons l'établissement de toute manufacture dans leur pays, afin de les rendre plus dépendans de leur mére-patrie; on les empêcha rigoureusement de suivre tout com- merce étranger ; on les soumit aux reglemens les plus vexatoires.et les plus contraires à leur intérêt propre , non pour le bien de la métro- pole, mais pour eclui d'un petit nombre de marchands. Les avantages infinis attachés à un pays nouveau, où tout travail est profitable , parce que tout est encore à faire, ont fait pros- pérer les colonies, inème sous un régime qui les sacrifiait en toutes choses. Comme leurs produits bruts étaient propres à un commerce lointain, elles ont pu soutenir un échange fort inégal, dans lequel où ne voulait rieu recevoir d'elles de ce qu'on pouvait faire chez soi. Mais leur accroissement rapide dépose contre le sys- tème même qui les a fait fonder ; car elles ont prospéré par un régime diamétralement op- posé à celui que suivait la métropole, On a en-