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rience de ce demi-siècle n’a rien ajouté à ce qu'Adam Smith avait déjà enseigné aux hommes d'État sur les vices des compagnies.

Les compagnies de commerce ne pouvaient guère être établies que pour commercer avec des pays absolument étrangers à la politique européenne ; on n'aurait pas souffert ailleurs leur monopole ; mais on pouvait quelquefois obtenir, par la faveur d’un gouvernement étranger, par la crainte, par l'espérance d'une alliance, des avantages pour les commerçants d'une nation de préférence à toute autre, qui leur auraient donné une sorte de monopole dans le pays qui se soumettait à de tels arrangements. C'est le but des traités de commerce qui, pendant un demi-siècle, ont été un objet important de la politique européenne.

Une exemption des droits d'entrée payés par toutes les autres nations, ou une diminution de ces droits, donne incontestablement à la nation qui l'obtient presque tout le commerce étranger de la nation qui l'accorde. Celui qui, produisant au même prix, peut vendre à 5 ou à 10 pour 100 meilleur marché qu'un autre à cause des impôts qu’il paie de moins, est presque sûr de vendre seul. Mais le gouvernement qui accorde une exemption semblable, accorde aux étrangers le droit de lever un im-