Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/398

Cette page n’a pas encore été corrigée

LIVRE IV; CHAPITRE IX. 369

rience de ce demi-siècle n’a rien ajouté à ce qu'Adam Smith avait déjà enseigné aux hom- mes d'état sur les vices des compagnies.

Les compagnies de commerce ne pouvaient guère être établies que pour commeércer avec des pays absolument étrangers à la politique européenne : on n'aurait pas souffert ailleurs leur monopole ; mais on pouvait quelquefois obtenir, par la faveur d’un gouvernement étranger, par la crainte, par l'espérance d'une alliance, des avantages pour les commercans d'une nation de préférence à toute autre , qui leur auraient donné une sorte de monopole dans le pays qui se soumettait à de tels arrangemens. C'est le but des traités de commerce qui, pen- dant un demi-siècle, ont été un objet impor- tant de la politique européenne.

Une exemption des droits d'entrée payés par toutes Îles autres nations, ou une diminu- tion de ces droits , donne incontestablement à la nation qui l'obtient presque tout le com- merce étranger de la nation qui l'accorde. Celui qui, produisant au même prix, peut vendre à 5 ou à 10 pour 100 meilleur marché qu'un autre à cause des impôts qu’il paie de moins, est presque sûr de vendre seul. Mais le gouverne- ment qui accorde une exemption semblable , accorde aux étrangers le droit de lever un im-