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388 DE LA RICHESSE COMMERCIALE.

On a donné por motifs d’une faveur accordée à un petit nombre de privilégiés, aux dépens de toute leur classe, la nature particulière du commerce qu'ou soumettait au monopole, le besoin qu'il avait d'un très-grand crédit, de fonds très-considérables ou de forces impo- santes pour se faire respecter par des peuples ou des gouvernemens barbares.

En général, l'opinion a fait justice des prin- cipes sur lesquels on avait cru fonder le mo- nopole des compagnies de commerce. On a montré que ce monopole n'a jamäis manqué de renchérir la marchandise pour le consom- mateur , de diminuer la production et la con- sommation, de donner aux capitaux nationaux une direction fächeuse, tantôt en les attirant trop tôt vers un commerce qui ne pouvait con- venir encore, tantôt en les repoussant lors- qu'ils cherchaient vainement un emploi. On a fait remarquer aussi que malgré le privilége des compagnies , qui lcur permettait d'acheter bon marché ct de vendre cher, leur composit- tion les rendait peu propres aux spéculations commerciales et à l'économie ; en sorte que ces corps, puissamment riches, et quelquefois souverains, ont presque tous fini par faire fail- lite, faute de vigilance, si ce n'est de probité de la part de leurs administrateurs. L'expé-