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LIVRE 1V, CHAPITRE IX. 387

assez éclairé , assez bienveïllant et assez impar. tial pour modérer la marche de l'industrie, et arrêter un accroissement désordonné , il ren- drait par la un grand service à la société, Quel- ques-uns des règlemens de commerce, aujour- d'hui proscrits par l'opinion universelle, s'ils méritent leur condamnation comme aiguillon à l'industrie , peuvent être justifiés peut-être comme frein.

Dans les temps de barbarie, on a vu les gou- vernemens accorder à quelques individus, à prix d'argent, ou se réserver pour eux-mêmes, le droit de :endre certaines denrées ou certai- nes marchandises , sur lesquelles le monopoleur faisait dès lors un profit exorbitant. Avec plus de lumières, on a bientôt reconnu qu'un mo- ñopole de cette nature n'était qu'un impôt, et ôn a cessé de le ranger parmi les faveurs qu'on pouvait accorder au commerce,

Cependant il n'y a aucune différence entre ces monopoles, accordés autrefois par les sci- gneurs de châteaux, aujourd'hui par les pachas, et les priviléges des compagnies de commerce, auxquelles on accorde une garantie publique, tantôt poursuivre sans rivaux un certain genre de spéculations, comme la hanque et les assu- rances, tantôt pour commercer seules dans un certain pays, comme dans l'Inde ou à la Chine.