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386 DE LA RICHESSE COMMERCIALE,

En général, les gouvernemens, dans la ri- chesse commerciale, n'ont vu que lesmarchands; ls ont cru l'intérèt de ceux-ci constamment con- forme à celui de la nation; ct c'est presque tou- jours d'après leurs conseils qu'ils ont réglé leur législation. Ils ont cherché à les rendre riches le plus tôt possible ; ils leur ont souvent accordée un monopole direct, ou le droit exclusif d'acheter et de vendre, pour leur assurer mieux l'avan- tage d'acheter bon marché et de vendre cher ; et lorsque les clameurs de ceux qui voulaient vendre plus cher, de ceux qui voulaient acheter meilleur marché, et de ceux qui regrettaient de ne pouvoir ni acheter ni vendre, ont forcé les gouvernemens à renoncer à des lois aussi partiales et aussi impolitiques, il est néanmoins toujours demeuré, dans la partie de la législa- tion commerciale qu'ilsont laissé subsister, quel- ques restes du monopole.

Tout ce système de législation était constam- ment annoncé comme destiné à favoriser l'ac- croissement du commerce , de l'industrie et des capitaux qui les alimentent.Sous ce point de vue, il n’y a presqu'aucune des lois, même des na- tions qui passent pour les plus habiles , dont on ne püt prouver qu'elle opérait justement à fin contraire. Mais nous venons d'annoncer que si le gouvernement pouvait étre en même temps