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LIVRE 1V, CHAPITRE VIII 395

faire baisser les salaires, ct de faire croitre en même temps le nombre des ouvriers. Suppo- sons cent ouvriers gagnant chacun, dans une manufacture d'étoffes, 300 francs dans l'an- née; leur production annuelle peut être repré- sentée par dix mille aunes d’étoffe, leur revenu et leur consommation monteront à -50,000 francs. Que dans dix ans , on ait dans la même manufacture, deux cents ouvriers, dont le sa- Jaire annuel ne soit que de 200 francs par an, leur production sera certainement double , ils donneront vingt mille aunes de la même étoffe, cependant leur revenu et leur consommation, ne monteront qu’à 40,000 francs. Il n'y a donc point dans le revenu des ouvriers, une augmen- tation proportionnelle à celle de leur produt- tion.

Dans la même manufacture , un capital cir- culant. de 109,000 francs, rapportait annuel- lement au fabricant 15,000 francs, sur lesquels il payait 6 pour cent d'intérêt au capitaliste, ou 6,000 francs, et il en gardait 9,000 pour lui. L'augmentation des capitaux ct la baisse du prix de l'intérét lui ont permis d'étendre ges affaires, et de se contenter lui-même d'un moindre bénéfice, parce qu'il travaille sur une plus grande somme. Îl a mis 200,000 francs dans sa fabrique, il n'en paye que 4 pour

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