Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/382

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tures ces deux avantages. Dans les villes opulentes où les capitaux sont abondans, lors même que les denrées sont à bon marché, la vie est chère, parce que les loyers sont élevés. Si l’on y établit quelque manufacture, ce doit être de celles qui emploient beaucoup de capitaux, beaucoup de science, et peu de bras. En revanche, dans les pays pauvres où les transports sont difficiles, où les denrées ne se vendent pas, ou l’agriculture languit faute de consommateurs, si l’on établit quelque manufacture, ce doit être de celles qui emploient beaucoup de bras, et peu de capitaux, peu de pouvoirs scientifiques. Ainsi la manufacture d’horlogerie et de bijouterie convient éminemment à Genève ; plus elle se perfectionne, plus elle demande et de fonds et de talent, plus elle est propre à une ville opulente et où la vie est chère ; plus, d’autre part, cette même ville doit renoncer à la manufacture de dentelles, à celles de toilerie et de lainage, où la main-d’œuvre commune entre dans le prix pour une plus grande part que les profits des capitaux.