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qui le mettent en état de vendre à meilleur marché, et par conséquent, d’aller chercher plus loin des consommateurs nouveaux pour lui, pourra encore être un avantage national acquis aux dépens de producteurs étrangers. Il fera naître un revenu par des capitaux qui sans lui seraient demeurés oisifs ; il ne diminuera rien sur les salaires de ses compatriotes, quoiqu’il fasse perdre leur salaire à ses compétiteurs étrangers ; et il fera naître pour lui-même un profit mercantile du même capital nouveau qui paiera un intérêt au prêteur.

Mais si le fabricant, sans augmentation de demande, et sans augmentation de capitaux, convertit seulement une partie de son capital circulant en machines, renvoie un nombre de ses ouvriers proportionné à l’ouvrage qu’il fait faire par des agens aveugles, et sans étendre son débit, n’augmente que son profit parce qu’il se procure à meilleur marché ce qu’il vend, la perte sociale est certaine, quelque avantage qu’il y trouve en son particulier.

Ces trois cas différens ne se présentent point au reste d`une manière isolée ; une légère augmentation de demande est souvent suivie d’une production qui la surpasse de beaucoup ; les capitaux consacrés à de nouvelles machines peuvent être en partie nouveaux, en partie