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que toujours tout le contraire ; on voit le plus souvent le manufacturier travailler à plus bas prix que ne ferait l’ouvrier de terre, ou le manœuvre des maçons ; l’habileté qu’il a acquise n’a servi qu’à compléter la valeur insuffisante de son travail, de manière à la rendre égale au prix de sa subsistance.

C’est un malheur que d’avoir appelé à l’existence un homme qu’on a privé en même temps de toutes les jouissances qui donnent du prix à la vie, que d’avoir donné à la patrie un citoyen qui n’a aucune affection pour elle, et aucun attachement à l’ordre établi ; c’est en même temps une mauvaise spéculation économique, car cet homme ne fait pas naître par son travail un revenu égal à sa dépense, il ne remplace pas le capital qui avait été accumulé pour le former lui-même. Telles sont les funestes conséquences de l’ardeur avec laquelle chaque producteur, cherchant à étendre son débit, fait la guerre en même temps à ses rivaux et à ses ouvriers, et convoite un profit nouveau qui ne peut être pris que sur la vie des hommes.

L’emploi des machines pour remplacer le travail de l’homme, est une opération analogue à l’appel et à la formation de nouveaux ouvriers. De la même manière, la baisse du taux de l’intérêt engage à chercher quel em-