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taux de l'intérêt était plus bas. En effet, lorsque le résultat d’une opération leur rapporte dix pour cent sur le capital employé, il vaut mieux pour eux en mettre six ou sept dans leur bourse, et ne donner au capitaliste que quatre, ou que trois, que de donner cinq et ne garder que cinq. Mais l'on sent que cet avantage d’une classe est acquis au détriment de l'autre, et que le revenu national n'en est nullement augmenté.

La baisse du taux de l'intérêt montre seulement deux choses l'une ; ou que le capital est augmenté pour un besoin donné, ou que le besoin a diminué pour un même capital ; l'une de ces deux circonstances est un moyen de prospérité, et l'autre une calamité ; et jusqu'à ce qu'on sache avec précision quelle est celle des deux qui prévaut, et jusqu'à quel point elles se combinent l’une avec l'autre, on ne peut conclure de la baisse de l'intérêt autre chose, si ce n'est que les capitalistes perdent une partie de leurs revenus. Si cette baisse est l'effet de l'abondance des capitaux, cette partie des revenus des capitalistes passe aux négociants ; et, leur tenant lieu du profit qu'ils pouvaient faire, elle leur permet de vendre à plus bas prix, et d'étendre leurs affaires. Si cette baisse est l'effet de la suspension des affaires, cette