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354 DE LA RICHESSE COMMERCIALE,

les a faitentrer, dèssix ou huit ans, dans ces mou. lins de coton , où ils travaillent douze etquatorze heures au milieu d'uneatmosphère constamment chargée de poils et de poussière, et où ils péris- sent successivement de consomption avant d'a- voir atteint vingt ans. On aurait honte de cal- culer la somme qui pourrait mériter le sacrifice de tant de victimes humaines; mais ce crime journalier se commet gratuitement.

De même on a quelquefois pensé qu'on sou- lagerait la classe ouvrière, en la dispensant de l'observation du jour du repos établi par la lé- gislation religieuse ; on ne ferait encore qu'ag- graver sa situation. Contrainte comme elle est d'échanger tout le travail qu'il lui est permis de faire contre sa subsistance, elle donne six jours de son labeur pour ce qui la fait vivre sept, parce qu'il ne lui est pas permis d'en don- ner davantage; dès que l'observation du jour du repos ne lui serait plus imposée, elle scrait réduite à travailler sans discoutinuation pour le prix hebdomadaire qu'elle reçoit aujourd'hui. Le premier pays qui supprimerait le jour du repos, aurait, il est vrai, l'avantage d'étendre son dé- bit en baissant les prix ; il ferait la guerre à tous les ouvriers des autres pays, et les priverait de leur gagne-pain, jusqu'à ce qu'ils se fussent sou- mis à la même condition. Mais dés que les ou-