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LIVRE IV, CHAPITRE V. 353

En général on croit avoir fait quelque chose pour la prospérité d'une nation, quand on a trouvé moyen d'employer l'activité des enfans, et de les associer, dès leur plus bas âge, au travail de leurs pères, dans les manufactures. Cependant il résulte toujours de le lutte entre la classe ouvrière et celle qui la paye, que la première donne en retour du salaire qui lui est alloué, tout ce qu'elle peut dunner de travail sans dépérir. Si les enfaus ne travaillaient point, il faudrait que leurs pères gagnassent assez pour les entretenir, jusqu’à ce que leurs forces fussent développées; sans cela les enfans mourraient en bas âge, et le travail cesserait bientôt, Mais depuis que les enfans gagnent une partie de leur vie, le salaire des pères a pu être réduit. Il n'est point résulté de leur activité une augmentation de revenu pour la classe pauvre, mais seule- meut une augmentation de travail, qui s'é- change toujours pour la même somme, ou une diminution dans le prix des journées, tandis que le prix total du travail national est resté le même, C'est douc sans profit pour la nation que les enfans des pauvres ont été privés du seul bonheur de leur vice, la jouissance de l'âge où les forces de leur corps et de leur esprit se développaient dans la gaité et la liberte, C'est sans profit pour la richesse ou l'industrie, qu'on

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