Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/358

Cette page n’a pas encore été corrigée

LIVRE IV, CHAPITRE V. 54

étreintes du besoin ? Et tandis que ces infortu- nés disputent un gage duquel dépend leur vie et celle de leurs enfans, et que dans leur déses- poir ils respectent encore une organisation qui les écrase, des soldats et des archers les veil- lent; ils attendent impatiemment le premier désordre pour les livrer aux tribunaux et les punir sévérement; qui sait même si quelques traitres ne se mélent pas parmi eux pour les exciter au crime qu'on est si impatient de châtier ?

Les nations s'enrichissent quand elles aug mentent leur revenu, mais non pas quand le : revenu de l'une de leurs classes est usurpé par l'autre : elles s'enrichissent quand elles ven- dent une plus grande quantité de leurs produits au même prix , parce qu'alors, produisant da- vantage, le revenu du pauvre s'accroît aussi- bien que celui du riche; mais non pas quand Je riche ne gagne que ce que le pauvre perd, quand le profit du commerce n'est autre chose . que la diminution du salaire. Lors même que la diminution du prix de la main-d'œuvre per- mettrait de donner plus d'étendue au commerce national, la production nouvelle qu'elle excite- rait serait payée trop chérement, si elle faisait naitre une classe malheureuse et souffrante. 1} ne faut point oublier que la richesse n'est que