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546 DE LA RICHESSE COMMERCIALE,

l'ouvrier, par le plus grand travail, n'obteuait pas un salaire sullisant pour vivre; et quoique de l'activité à laquelle il était forcé, il résultât une augmentation de produit brut,on a reconnu que cette richesse insuffisante pour ceux qu'elle devait nourrir , était une calamité nationale. La même chose est vraie de la même manière pour les ouvriers des manufactures. La nation s'appauvrit au lieu de s'enrichir, lorsque son revenu augmente comme uu, et sa popula- tion comme deux.

Lorsque les salaires ne sont bas que nomi- najement ; que la journée d'un homme, par exemple, ne se payera que dix sous par jour, mais que ; pour ces dix sous , il aura autant de denrées ou d'objets de première nécessité qu’il en aurait pour vingt sous ailleurs, la prospérité nationale non-seulement permet, maïs requiert l'établissement dé nouvelles manufactures. Ce bas prix des denrées, qui a causé celui du sa- lire, indique un état de souffrance de l'agri- culteur. Il ne trouve pas apparemment un marché suffisant pour ses denrées; les consom- mateurs sont trop éloignés et les frais de trans- porttropconsidérables. Établir une manufacture près de lui, c'est faire pour lui nrieux encore que si on ouvrait un canal de lui jusqu'au mar ché, c'est rapprocher le marché de lui. Les