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CHAPITRE V.

Des salaires.

Puisque la comparaison entre le prix moyen du marché, ou celui qu'offre l'acheteur, et le prix coûtant, ou celui que demande le producteur, doit décider quelle espèce de marchandise convient à chaque pays, quelle production répartit entre le fabricant et le marchand, et tous ceux qu'ils font vivre, un revenu suffisant ; quelle production favorise la prospérité générale et doit être encouragée, il est essentiel de passer en revue les divers éléments dont se compose le prix du producteur.

La main-d'œuvre est le plus important ; et jusqu'à un certain point, c'est le régulateur des autres, parce qu'il y a un salaire nécessaire, au-dessous duquel la concurrence elle-même ne peut réduire longtemps l'ouvrier ; tandis que la réduction de l'intérêt de l'argent, ou du profit des capitaux, qui sont les autres éléments du prix, semble pouvoir aller à l'infini[1].

  1. M. Ricardo à poussé ce raisonnement à la rigueur ; il a regardé le salaire du travail comme la seule cause efficiente du prix. Il faudrait, pour que son calcul fût juste, que les ouvriers fussent réduits à l'étroit nécessaire, et qu'ils ne pussent pas reculer davantage ; ce qui heureusement ne se réalise presque jamais.