surtout le perfectionnement de quelques ouvriers, qui achèvent un petit nombre de travaux avec une habileté rare ; et c'est lui qui leur paie des salaires exorbitants. C’est encore lui qui récompense surtout ces ouvriers que nous avons nommés improductifs ; parce qu'ils ne lui procurent que des jouissances fugitives, qui ne peuvent jamais en s'accumulant, faire partie de la richesse nationale.
Cent familles aisées se seraient nourries du meilleur pain et de la meilleure viande, elles auraient bu le meilleur vin, ou la meilleure bière du pays, et elles auraient ainsi encouragé l'agriculture nationale ; elles auraient encore porté des meilleures étoffes manufacturées dans le pays ; elles auraient fait consister leur luxe à avoir plusieurs habits, et une provision suffisante de linge de rechange ; en sorte qu'elles auraient donné un puissant encouragement aux manufactures nationales.
Si le même revenu est distribué entre quatre-vingt-dix-neuf familles très-misérables, et une très-opulente, l'encouragement qu'elles donneront à l'industrie nationale sera infiniment moindre. Les premières vivront de pommes-de-terre et de laitage, et consommeront, par conséquent, les fruits d'une portion de terre dix fois moins étendue : elles s'habilleront des