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de France et d’Angleterre, qui jouissaient de grands priviléges municipaux. Les magistrats de toutes ces villes étaient des hommes constamment élevés dans les affaires, et qui, sans avoir réduit l’économie politique en principes, avaient cependant le sentiment aussi-bien que l’expérience de ce qui pouvait servir et de ce qui pouvait nuire aux intérêts de leurs concitoyens.

Les terribles guerres qui commencèrent avec le seizième siècle, et qui renversèrent tout l’équilibre de l’Europe, élevèrent au pouvoir absolu trois ou quatre monarques tout-puissans, qui se partagèrent le domaine de la civilisation. Charles-Quint réunit sous son empire tous les pays qui jusqu’alors avaient été célébrés pour leur industrie et leur richesse ; l’Espagne, l’Italie presque entière, la Flandre et l’Allemagne ; mais il les réunit après les avoir ruinés, et son administration, qui supprima tous leurs priviléges, les empêcha de se rétablir.

Les rois les plus absolus ne gouvernent pas plus par eux-mêmes que ceux dont l’autorité est limitée par les lois. Ils remettent leur pouvoir à des ministres qu’ils se figurent choisir, au lieu de prendre ceux qui leur seraient désignés par la confiance populaire. Mais ils les pren-