dans les arts, qui épargne le travail de l'homme, est toujours fatale à quelque partie de l'humanité ? Non sans doute, Toutes les fois qu'il y a une demande de travail, qui ne peut être satisfaite par l'homme, il est heureux que ce travail soit accompli par des machines : toutes les fois que le travail de l'homme est employé tout entier, tout ce que la consommation peut réclamer encore, et qui sera produit par des êtres inanimés, sera un bénéfice social ; mais le bénéfice qu'on ne peut obtenir qu'en congédiant un homme pour mettre une machine à sa place, est une calamité humaine.
Les provinces reculées de l'Amérique occidentale, lorsqu’elles ont voulu verser dans la circulation leurs immenses produits, n'auraient trouvé nulle part assez d'ouvriers pour faire toutes leurs récoltes, assez de rameurs pour conduire tous les bateaux qu'on en pouvait charger. Jamais invention ne fut plus utile que celle des bateaux à vapeur, qui, parcourant les immenses fleuves de l'Amérique, ouvrent aux planteurs écartés une communication qui leur serait longtemps restée fermée. L'ouvrage de plusieurs milliers d'hommes est fait par un petit nombre de machines ; mais loin que leur emploi ait fait congédier autant d'ouvriers, c'est à cause d'elles que des milliers d'ouvriers ont été ap-