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CHAPITRE II.

De la connaissance du marché.

Quoique l'administration de la richesse territoriale ait donné lieu à beaucoup de fautes, à beaucoup de faux systèmes, cependant elle pouvait encore être considérée comme fort simple à côté de celle de la richesse commerciale. Dans la première, le but qu’on se proposait était constamment en vue ; les intéressés savaient ce qu'ils voulaient, se demandaient les uns aux autres ; l'agriculteur voulait vivre des produits de son champ, et ses besoins étaient la première mesure de ses travaux. Mais celui qui vit de la richesse commerciale dépend d'un public métaphysique, d'une puissance invisible, inconnue, dont il doit satisfaire les besoins, prévenir les goûts, consulter les volontés ou les forces ; qu'il doit deviner sans qu'elle parle, et qu'il ne peut s’exposer à mal entendre, sans risquer sa subsistance et sa vie sur chaque mauvais calcul. Cette situation si critique de toutes les classes qui vivent de la richesse commerciale est déjà, pour le législateur, une raison puissante de