subsistance de sa population, et préparer des vivres à une population plus nombreuse qui naîtra ; payer largement les vêtements, les ameublements, les logements, les jouissances de tout genre qu'on prépare pour elle, et en demander davantage pour l'avenir. Tant qu'elle est dans cet état, elle peut accumuler sans crainte des capitaux. Ses économies répandront de nouveaux bienfaits sur une génération à venir.
Mais une nation stationnaire doit l'être en toute chose. Si elle ne peut augmenter la masse totale de nourriture qu'en réduisant la part de chacun au-dessous de l'aisance, ou en l'achetant par un travail excessif, elle ne doit pas pousser plus loin ses travaux agricoles ou la division du terrain ; si elle ne peut augmenter sa population mercantile, qu'en exigeant de chacun un plus grand travail pour le même salaire, elle doit mettre des bornes à sa population industrielle. Si elle ne peut échanger la masse de ses produits que contre un revenu qui ne s'élève pas aussi rapidement que ses produits s'accroissent, elle doit mettre des bornes à son travail ; si les travaux auxquels elle doit pourvoir avec ses capitaux ne passent pas leur somme actuelle, elle doit mettre des bornes à l'accumulation de ses capitaux. Une nation qui ne peut