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nomies, et encouragent à les faire, en montrant l'emploi auquel on peut les destiner ; ils encouragent à élever des enfants, en promettant d'avance l'accroissement des fonds qui permettront de les employer. Tel est l'état de l'Amérique libre. Les capitaux y sont déjà considérables, mais fort inférieurs aux besoins et aux demandes. Ils laissent à faire beaucoup d'ouvrage utile à la société, beaucoup d'ouvrage, par lequel pourrait vivre une population bien plus nombreuse que celle qui existe. Le regret du bonheur auquel pourrait participer cette population qui n’a point reçu la naissance, est le seul inconvénient attaché à l'insuffisance des capitaux américains ; tandis que tout ce qui existe obtient, comme salaire, comme profit commercial, ou comme intérêt des capitaux, une part abondante dans le revenu que ces capitaux font naître.

Mais lorsque les capitaux existants ont été détruits, soit par quelque grande calamité, soit par la prodigalité des capitalistes, ou par celle du gouvernement, les capitaux insuffisants qui sont demeurés se trouvent hors de proportion, non seulement avec les besoins et les demandes des consommateurs, ce qui n'impose pas des privations très douloureuses ; ils sont aussi sans proportion avec les ouvriers qu'ils doivent