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rapproche les hommes les uns des autres, et les force à réunir leurs efforts : Platon montre comment ce principe seul doit amener la division des métiers, comment chacun fit mieux la chose qu’il fit seul, et comment tous produisirent ainsi davantage. Le commerce est pour lui le résultat des progrès des manufactures et de l’agriculture ; et le premier encouragement qu’il demande pour ce commerce, c’est la liberté. Il distingue d’avec ce commerce actif et entreprenant, la routine sédentaire du boutiquier, qui se borne à débiter les biens que le marchand rassemble. Du progrès seul de la société il fait résulter l’opulence de quelques-uns de ses membres, qui se livrent à l’oisiveté, aux plaisirs ou à l’étude, justement parce que les autres travaillent. L’inégalité des biens, l’altération de la santé, celle de la justice, et les besoins croissans des cités rivales, lui font conclure enfin qu’il doit exister une population gardienne, maintenue aux dépens du reste du peuple, et par une participation à son travail.

Ce n’est pas sans quelque étonnement qu’on voit le philosophe qui, dans sa république, établira la communauté des biens et celle des