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monopole ; quelquefois elle demeurera en partie au fermier ou au journalier qui ont fait naître les récoltes : souvent, enfin, le consommateur en profitera. Ainsi, dans les colonies nouvelles les plus occidentales du continent de l'Amérique, dans le territoire des Illinois, où le colon achète la terre à raison de deux dollars l'acre, ce qui en élève la rente tout au plus à vingt cents par an [1], ce n'est pas que l'agriculture ne donne sur ces terres fertiles un profit net beaucoup plus considérable ; mais ce profit net se partage entre le fermier, le journalier, et le marchand de blé de la Nouvelle-Orléans, de manière à ce que le premier fasse un beaucoup plus grand profit, que le second obtienne un beaucoup plus fort salaire, et que le troisième achète son blé beaucoup meilleur marché que tous les trois ne pourraient le faire à New York.

Le travail de la nature, ce travail créateur, qu'elle ferait sans l’homme, mais qu'elle ne tournerait pas à son usage, est donc l'origine du produit net des terres considéré intrinsèquement. La demande du marché ou le rapport entre le revenu des consommateurs, et la quantité de produit brut offerte en vente, dé-

  1. Le cent, où centième partie du dollar, équivaut à peu près au sol de France.