Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/287

Cette page n’a pas encore été corrigée

ne rendent plus qu'un revenu très-inférieur à tous les autres. Leur persistance dans les mêmes travaux est fortement augmentée encore par leur regret à perdre toute l'habileté qu'ils y ont acquise, et leur incapacité pour embrasser une autre vocation. Plus une classe est nombreuse, et plus cet obstacle est grand ; or, comme la retraite des ouvriers découragés est plus lente encore que le progrès des générations, l'équilibre ne se rétablit jamais. Les fermiers ne peuvent pas à leur volonté devenir tisserands, les fermiers d'un district ne passent que très-difficilement à un autre ; et, s'il y a une chose prouvée par l'expérience, c'est que leurs profits ne sont pas égaux dans toutes les provinces et sur toute nature de terre.

Nous protesterons de même contre la supposition que les fermiers fassent habituellement la loi au propriétaire de terre. Il nous paraît que le plus souvent ils doivent la recevoir de lui. La quantité de terres affermables est limitée et ne peut pas s'accroître ; la quantité des capitaux et le nombre des bras offerts s'accroît indéfiniment, et il doit se trouver le plus souvent, dans la société, plus de gens qui demandent des terres à cultiver que de gens qui veulent en donner.

Mais, sans nous arrêter à ces différences es-