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tes les républiques italiennes du Moyen Âge, dans toutes celles de la Suisse et de l’Allemagne, ont été régies par la loi du partage égal entre les enfants. Des fortunes colossales s'y sont maintenues pendant plusieurs siècles, même lorsqu'elles étaient engagées dans le commerce, comme celles des Strozzi et des Médicis à Florence, ou des Fugger à Augsbourg. L'on a rarement vu dans ces familles un grand nombre de frères, et elles ne s'en sont pas éteintes plus rapidement.

Tous les corps de noblesse qu'on a vus réduits à une dégradante pauvreté dans les monarchies, que ce soient les principautés d’Espagne, d'Italie, d'Allemagne ou de l'ancienne France, ont vécu sous le régime des majorats et des substitutions. On a toujours vu chaque père avoir un grand nombre de fils, dont tous les cadets étaient condamnés à la fainéantise et à la pauvreté. Leur nombre n'empêchait point les familles nobles de s'éteindre ; c'est même une observation journalière dans ces pays-là, que le père qui a huit enfants a rarement des petits-fils. Mais, s'il arrivait quelquefois que les cadets se mariassent, ils donnaient naissance à des branches nouvelles qui vivaient dans la misère, et qui détruisaient ainsi la considération qu'on