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manqué le but qu'il se proposait par l'institution des substitutions perpétuelles et des majorats. Il a condamné à la fainéantise tous les fils de ces familles dont il voulait conserver le lustre ; il interdit à tous, aux aînés par orgueil, aux cadets par impuissance, l'industrie, seul moyen d'augmenter la fortune, tandis qu'il les laisse soumis à toutes les chances humaines, qui ne cessent d'attaquer tout ce qui est ancien, et qui doivent toujours finir par détruire toute opulence qui ne se renouvelle pas.

L'expérience a donné sa sanction à ces importantes leçons ; elle nous montre, par l'histoire de toutes les nations, que, lorsqu'on veut, dans l'intérêt de l'aristocratie, maintenir la splendeur antique des familles, on y réussit en établissant par la loi le partage égal entre les enfants, parce qu'alors chaque père évite d’avoir beaucoup de fils ; tandis que, lorsque la loi favorise l'ainé, elle ôte au père ce genre de contrainte. Or, quelque limitée que soit la part des cadets, elle finit nécessairement, quand ils sont nombreux, par ruiner le plus riche patrimoine.

Toutes les aristocraties qui se sont maintenues dans l'univers, en Grèce, dans la république romaine, à Florence, à Venise, dans tou-