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d'hui à sa richesse, les cadets de famille étaient condamnés à l'oisiveté, ce pays apprendrait bientôt, par une funeste expérience, que, pour anéantir les effets des substitutions perpétuelles, il faut attaquer l'orgueil de famille lui-même, et appeler tous les enfants à un partage égal de l’hérédité.

En effet, en tout pays également, non seulement la substitution perpétuelle, mais l'usage prévalant de laisser toutes les terres au fils aîné, et de lui donner un avantage immense sur ses cadets, le détourne toujours de toute occupation lucrative, et le condamne à l'oisiveté en raison même de ses richesses ; tandis que, pour le bien du pays, c'est justement à la richesse qu'il importerait de donner de l’activité ; que sans elle aucune entreprise industrielle, commerciale, agricole, n'est possible, et qu'il est bien moins essentiel d'exciter au travail les hommes que les capitaux et le crédit.

Le second effet inévitable du droit d'ainesse non moins que des substitutions, c'est de séparer la possession de l'argent de la possession des terres. La prospérité des familles, comme celle des nations, dépend essentiellement de l'union du capital fixe au capital circulant. Mais une substitution, ou même un préjugé qui attache le lustre des familles à la conser-