tanate. Les chardons et de stériles genêts y empiètent chaque jour la place sur les gazons destinés h un chétif pâturage ; de même-que ceux-ci ont précédemment remplacé tout le luxe de la plus riche végétation. Dans ces provinces désertes la terre est substituée cependant ; la même famille possède toujours le même nombre d'arpens ; mais ces arpens, abandonnés par l’homme, ne représentent plus pour elle ou pour la nation la même valeur.
Ce n'est pas seulement la chance d'être administrées par un dissipateur, qui menace les propriétés substituées ; il faut s'attendre aussi que le bien d’une famille ne passera pas toujours sans interruption du père au fils aîné, dans la ligne directe. Si l'héritier fiduciaire n'a point d'enfans, s'il n'a que des filles, ou des fils naturels, il se sent condamné par avance à laisser à sa mort tout son bien à un frère, un neveu, un cousin, au préjudice de sa veuve, de ses filles, des objets de ses plus chères affections. Dès lors il n’a plus dans la vie que le but d'économiser pour ceux qu'il aime, et souvent encore celui de nuire à ceux que l'opposition d'intérêt lui fait haïr. Pour se faire un petit pécule , un petit capital dont il puisse disposer, il coupe les bois de ses terres, il détache les meubles de ses maisons, il se refuse à toute