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classe qui dissipe, et à laquelle les substitutions perpétuelles assurent le privilège des banqueroutes. Ce n'est pas de cette manière que les grandes richesses doivent se diviser et rentrer dans la circulation.

Mais la propriété substituée passe-t-elle réellement dans son entier à l'héritier fiduciaire ? Il ne faut pas le croire. L'invention des substitutions perpétuelles empêche bien les fortunes de s'accroître, mais elle ne les empêche pas de diminuer. Le propriétaire qui pendant vingt ou trente ans s’est trouvé dans un état de gêne constante n'a pu consacrer aucun capital, aucune économie, à l'amélioration de ses terres, aux défrichements, aux grands travaux par lesquels on conserve leur valeur. Cependant, c'est au travail de l'homme que la terre a dû ses facultés productives ; c'est le travail de l'homme qui doit les maintenir. Les canaux creusés pour l'arrosage ou pour l'écoulement des eaux s'atterrissent : au bout d'un temps plus ou moins long, il faut les ouvrir de nouveau ; les digues s'écroulent ; les écluses se détériorent ; les maisons rurales, les étables, les pressoirs dépérissent. Il faut un nouveau capital pour les rétablir, et ce capital n'existe pas. Les plantations ont besoin d'être sans cesse renouvelées pour être conservées en bon état. Il faut replanter