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son fils aîné, qui lui succède, se trouve appelé à préparer une dot pour chacune de ses sœurs, et à payer tout au moins une pension à chacun de ses frères. La dot d'une fille est un capital qu'il faut trouver moyen de faire sortir du patrimoine ; et, si le père en mourant n'a laissé que des terres et point de capitaux, il faut ou vendre ces terres, ou les hypothéquer en empruntant dessus, ou les donner elles-mêmes au lieu de dot. Cependant, aucune terre substituée ne peut ni se vendre, ni s'engager ; et l'héritier fiduciaire profite du crédit que lui donne son revenu pour emprunter sans donner de gages une dette qu'il compte payer avec ce revenu.

Dès lors, il se trouve engagé avec ses créanciers dans une carrière dont il lui est presque impossible de se retirer : son luxe même, qui devrait détruire son crédit, contribue pendant un temps à l'augmenter ; et il a besoin que ce crédit continue, car il cherche déjà, en se trompant lui-même, à tromper ses créanciers. Il a des dettes de jeunesse à éteindre ; il doit faire face aux dépenses de son établissement, à celles de son mariage ; mais personne ne lui refuse de l’argent sur sa parole ou sur son simple billet ; tous les marchands s'empressent encore de lui vendre, tous les artisans de travailler pour lui ;