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tient l'honneur de soutenir la splendeur antique de sa maison. Le nom et la réputation de cette maison lui sont toujours représentés comme l’objet d’une sorte de culte. Les valets, les artisans qui dépendent de lui, les parasites qui s'attaquent à lui, s'empressent de lui raconter par quel luxe son père, son aïeul, s'étaient rendus dignes, dans leur jeunesse, de la considération qu'ils lui ont transmise ; quel était le nombre de leurs laquais, de leurs équipages, de leurs chevaux, de leurs chiens de chasse ; quelle était la magnificence de leurs fêtes ; quels étaient l'élégance et le goût de leur ameublement, de leur table, de leur vie domestique. Aucune autre espèce de gloire n’est proposée à l'héritier d'une grande fortune ; aucune autre réputation ne paraît à sa portée, hormis celle qu'il acquerra par des dépenses extravagantes. Tous ceux qui jouissent de ces prodigalités y applaudissent aussi longtemps qu'elles durent ; et le public lui-même oublie l'intérêt sérieux, mais éloigné, de la conservation de la richesse nationale, pour n'écouter que l'intérêt journalier d'une pompe qui l'amuse. Aussi, dans tous les temps et dans tous les pays, s'est-il montré beaucoup plus indulgent pour les prodigues que pour les avares.

Au moment de la mort d'un père de famille,