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divers, un propriétaire ôte à ses héritiers la disposition de sa fortune ; il ne leur laisse le pouvoir ni de l’aliéner, ni de la diviser, ni de la soumettre à aucune hypothèque, ni d’en disposer par testament. Il les oblige au contraire à laisser cet héritage dans son intégrité, de mâle en mâle, au représentant futur de la famille, qui, avant même sa naissance, est supposé avoir un droit supérieur à celui de la génération existante. Cette substitution perpétuelle, que les Anglais connaissent sous le nom d'entail, et les Espagnols sous celui de majorazgo, est désignée en Italie par celui de fedecommesso, parce que le tenancier actuel n'est considéré que comme héritier fiduciaire, pour l'avantage des générations qui n'existent pas encore.

Le premier fondateur d’une substitution perpétuelle s'est toujours réservé une partie de son bien, qu'il n'a point soumise au lien du fidéicommis ou du majorat, et qu'il partage également entre ses enfants. Son fils ainé peut encore lui-même conserver une partie de biens libres, qui lui sert à donner une légitime à ses fils cadets et à ses filles. Tant que les fils cadets des maisons riches ont pu employer leur activité et leurs petits capitaux, qu'ils se sont élevés dans les armes, dans la marine, dans les lettres, dans l'église, aussi bien que dans le commerce,