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la législation nous sont exposés avec autant de soin que ses règles, on ne rencontre pas une sanction qui soit fondée sur un principe d’économie politique, et ce défaut s’est maintenu jusqu’à ce jour dans nos lois. Quant aux philosophes de l’antiquité, ils s’occupaient d’enseigner à leurs disciples que les richesses sont inutiles au bonheur, plutôt que d’indiquer aux gouvernemens les lois par lesquelles ils en favorisent, celles par lesquelles ils en arrêtent l’accroissement[1].

Cependant l’esprit spéculatif des Grecs s’était proposé d’atteindre toutes les sciences humaines. Il nous reste un petit nombre d’écrits de leurs philosophes relatifs aux études économiques ; il est juste de leur donner un moment d’attention, ne fût-ce que pour juger à quel point les principes de la création de la richesse ont pu être ignorés par des peuples qui arrivèrent cependant presque au plus haut terme connu du développement social, et qui rassemblèrent, pour une population nombreuse, tout ce qui peut rendre la vie douce, tout ce qui peut développer les organes de l’homme, comme tout ce qui peut former son esprit.

Xénophon, dans ses Économiques, après avoir défini l’économie, l’art d’améliorer sa

  1. Socrate, in Xenoph OEconom, tom VI, p.441 TOME I.