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préctaire. Il suffit que ce bail ait un terme, pour qu'à mesure que ce terme approche, le fermier se désintéresse de ses champs, et renonce à y faire de longues avances. Le métayer, avec de moindres facultés, ne craint pas du moins d'améliorer, autant qu'il dépend de lui, la terre qui lui est confiée, parce que, comme les conditions de son bail sont invariables, il n'est jamais renvoyé que pour sa mauvaise conduite. Le fermier, au contraire, s'expose à être renvoyé en raison de sa bonne administration. Plus il a bonifié la ferme qui lui est confiée, plus son maître, en renouvelant le bail, sera disposé à lui demander une augmentation de rentes. De plus, comme la plupart des avances que l'agriculteur fait sur la terre créent une valeur perpétuelle, il n’est ni juste ni naturel qu'elles soient faites par celui qui n'y a qu'un intérêt temporaire. Le fermier soignera peut-être les champs et les prés qui, en peu d'années, lui rendront toutes ses avances ; mais il plantera peu de vergers ; dans le nord, peu de forêts de haute futaie ; dans le midi, peu de vignes ou d'oliviers ; il fara peu de canaux de navigation, d'irrigation ou d'écoulement, peu de transports de terre, peu de défrichements, peu de ces travaux enfin qui sont le plus conformes à l’intérêt public, puisqu'ils fondent l'aisance de la postérité.