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grande qu’il trouvait dans le contribuable, l’égalité de la répartition, la certitude du recouvrement, tandis qu’il n’examinait jamais quelle influence chaque nature de taxe aurait sur l’accroissement ou la diminution de la fortune publique. Le jurisconsulte s’occupa avec soin de toutes les garanties à donner à la propriété, de tous les moyens de la perpétuer dans les familles, de tous les droits dormans qu’il cherchait à réserver dans leur entier ou à faire revivre ; mais il ne songea jamais, en inventant ces hypothèques, ces substitutions, ces distinctions ingénieuses entre le domaine réel et utile, à s’enquérir s’il contribuait ainsi à augmenter ou à diminuer la valeur de la propriété nationale, et s’il convenait à l’accroissement des richesses que l’intérêt de celui qui les fait valoir fût partagé ou suspendu. L’agronome ne considéra jamais que sous le rapport de l’intérêt du maître, et non sous celui de l’intérêt public, la cruelle question de la culture par esclaves ; et la législation rurale, industrielle, commerciale, ne fut jamais fondée sur la recherche de ce qui devait procurer le plus grand développement de la richesse publique. Dans la vaste collection des lois romaines, où l’on trouve tour à tour tant de justesse d’esprit et tant de philosophie subtile, et où les motifs de