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CHAPITRE VIII.

De l'exploitation par bail à la ferme


CHEZ les nations les plus opulentes l'exploitation par bail à ferme a remplacé presqu'absolument tous les contrats résultant de l'ancien servage ; elle a plus que toutes les autres fixé l'attention des économistes, et elle est généralement considérée comme devant être partout la conséquence des progrès de la civilisation.

Par le bail à ferme, le propriétaire cède au cultivateur sa terre toute nue, et il lui demande en retour un revenu toujours égal ; tandis que le fermier se charge de diriger ou d'exécuter seul tous les travaux, de fournir le bétail, les instruments et le fonds d'agriculture, de vendre les fruits, et de payer les impôts. Le fermier prend sur lui tous les soucis et les profits de l'agriculture ; il la traite comme une spéculation commerciale, dont il attend des bénéfices proportionnés au capital qu'il y emploie.

Au moment de l'abolition de l'esclavage, le système des fermes ne pouvait point encore