priétaires ; et aussitôt il s'offre des seconds fils de familles de paysans, prêts à se marier et à en former une nouvelle. La première, réduite à la misère en perdant son travail, offre ses services à tous les propriétaires ; pour les faire accepter, elle est prête à se soumettre à des conditions plus onéreuses. Les seconds fils qui désirent se marier offrent aussi leurs bras, et il en résulte une folle enchère, qui engage les propriétaires à diviser leurs métairies par-delà des bornes convenables. Chaque division, en augmentant la quantité de travail employé sur la terre, augmente aussi son produit brut : mais, sur ce produit, les reprises des laboureurs devraient être toujours plus grandes ; elles sont cependant toujours égales. Le propriétaire qui prend la moitié du produit brut voit à chaque morcellement augmenter son revenu ; le paysan, échangeant beaucoup plus de travail contre une quantité égale, voit diminuer le sien. Les métayers, en se disputant ainsi la part que veulent bien leur laisser les propriétaires, arrivent enfin à se contenter de la plus chétive subsistance, d'une portion qui suffit à peine dans les bonnes années et qui, dans les mauvaises, les laisse en proie à la famine.
Cette espèce de folle enchère a réduit les paysans des Rivières de Gênes, de la République