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il augmenta rapidement la population, la richesse, et le bonheur des campagnards.

Différents expédients se présentaient pour rendre aux esclaves et aux cultivateurs un intérêt dans la vie, une propriété, et une affection pour leur travail, aussi bien que pour le lieu qui les avait vus naître, et pour leur seigneur. Ils ont été adoptés par différents peuples, et ils ont eu l'influence la plus décisive sur les progrès subséquents de la richesse territoriale et de la population.

En Italie, dans une portion de la France et de l'Espagne, et probablement dans la plus grande partie de l'ancien empire romain, le maître partagea sa terre entre ses vassaux, et convint avec eux de partager en nature les récoltes. C'est l'exploitation à moitié fruits[1]

En Hongrie, en Pologne, en Bohème, et dans toute la partie de l'Allemagne où s'étaient répandus les Slaves, le maître affranchissant beaucoup moins ses esclaves, et les conservant toujours sous une dépendance absolue, comme

  1. On continue aujourd'hui, en Italie, à appeler coloni les métayers, dans le langage de la loi. C'est aussi le nom que donnaient les lois romaines aux cultivateurs libres. En sorte qu'il est probable qu'un même nom est resté à un même contrat, qu'on sait être fondé sur un usage qui se perd dans la nuit des temps.