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ment, avec son revenu, tantôt le capital des producteurs, tantôt le travail des ouvriers qu'on a nommés improductifs. Ceux-ci consomment à leur tour la partie de la production matérielle à laquelle les autres consommateurs renoncent pour les entendre.

Parmi ces jouissances immatérielles, le gouvernement a jugé qu'il y en avait de très utiles à la société, qui n’étaient point suffisamment désirées ; il a craint que, s'il laissait chacun payer pour sa religion et pour son instruction, selon le désir qu'il a de l'une et de l'autre, la religion et l'instruction ne fussent négligées. Il a supprimé le libre échange et pourvu au traitement de leurs ministres, comme à leur entretien, par une contribution forcée. Le résultat en a été, forme pour lui-même, qu'en rendant les ouvriers indépendants de ceux pour qui le travail se fait et qui le paient, ce travail en a été moins bien fait, avec moins de zèle, et le plus souvent avec moins de succès. Dans les pays qui ont renoncé à cette pratique, et où la religion et l'éducation sont laissées à un libre concours, il ne s’est pas trouvé en résultat que ceux qui devaient les payer manquassent de goût pour l'une ou pour l'autre, tandis que ceux qui devaient y travailler ont montré plus d'activité et plus de talent.