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La société a besoin des travaux qui produisent les jouissances de l’âme, et presque toutes sont immatérielles ; en sorte que l'objet qui doit les satisfaire ne peut point s'accumuler. La religion, les sciences, les arts, procurent du bonheur aux hommes. Pour répandre ce bonheur, ceux qui les professent ont besoin d'un travail ; mais ce travail ne produit pas de fruits matériels, car on ne thésaurise pas ce qui n'appartient qu'à l'âme. Si l'on veut appeler toute jouissance une richesse, la richesse qu'ils produisent est dissipée au moment même de sa création ; elle est appliquée aux usages de l'homme sans avoir passé, même un instant, dans son fonds de réserve. Aussi les deux opérations de la faire produire et de l'acheter pour son usage sont faites et payées par le même homme qui en est le consommateur. Ce travail, comme le précédent, ne s'échange qu'une seule fois, et contre le revenu ; car il n’y a pas, entre la création de ses fruits et leur destruction, un espace de temps suffisant pour que le capital s'y entremette, et puisse les acheter et les revendre.

Chaque consommateur partage son revenu comme il veut, entre ses jouissances matérielles et immatérielles ; et c'est ordinairement par un échange libre qu'il remplace alternative-