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prodigalités qui les engagent à augmenter leur dépense sans que leurs revenus soient augmentés ; si enfin, pour quelque cause que ce soit, ils consacrent à leur consommation au-delà de leurs revenus, ils ne peuvent prendre ce surplus que sur leur capital ; mais, dans ce cas, ils diminuent d'autant le revenu de la classe travaillante ; car tout ce qu'ils nomment capital doit être donné en échange du travail, qui est le revenu de cette classe. Le riche fait la loi au pauvre ; s'il mange son capital, il se ruine il est vrai, et son intérêt seul doit l’en empêcher ; mais s'il ferme les yeux sur cet intérêt, s'il mange son capital, le reste de ce capital diminué est tout ce que le pauvre recevra pour prix de son travail de l’année. Le revenu du pauvre est bien le même, car il a encore la même puissance de travailler ; mais l'estimation de ce revenu n'est plus la même ; car en échange de son travail il recevra une moindre part de la production annuelle, ou moins de subsistance.

Lorsque le riche, au contraire, épargne sur ses revenus pour ajouter à son capital, il prend pour lui-même une moindre part dans le produit annuel de l'industrie, et il en laisse une plus grande à donner en échange du travail : autant il a retranché sur son revenu, autant le