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premiers ne prennent aucune part à la lutte, et ce n'est qu'après son résultat que leur rente, dégagée des profits des capitaux, leur sera livrée.

De même, la production annuelle, ou le résultat de tous les travaux faits dans l'année par la nation, se compose de deux parties ; l'une est la même dont nous venons de parler, le profit qui résulte de la richesse ; l’autre est supposée égale à la puissance de travailler, contre laquelle elle se donne en échange : c'est la subsistance de ceux qui travaillent.

Ainsi, le revenu national et la production annuelle se balancent mutuellement et paraissent des quantités égales. Cependant, il ne faut point oublier que la puissance de travailler est incommensurable avec la richesse. Le salaire ne représente pas une quantité absolue de travail, mais seulement une quantité de subsistances qui a suffi pour entretenir les travailleurs de l'année précédente. La même quantité de subsistances mettra en mouvement, l'année suivante, une quantité de travail plus ou moins grande ; et de cette fluctuation, dans l'appréciation de ces deux valeurs, résultent l'augmentation ou la diminution de la richesse nationale, l'aisance ou la misère de la classe productive, la multiplication ou la destruction de la population.