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vie qui donne la faculté du travail, et le capital qui le salarie. Lorsque ces deux puissances sont réunies, elles possèdent en commun une force expansive, et le travail que l'ouvrier fera dans cette année, vaudra plus que le travail de l'année passée, avec lequel cet ouvrier s'entretiendra. C'est à cause de cette plus-value que l'industrie procure un accroissement constant de richesses, qui peut, ou former le revenu des classes industrieuses, ou s'ajouter à leurs capitaux. Mais en général, le capital qui salarie le travail et qui le rend possible, n'est point resté aux mains de celui qui travaille. Il en est résulté un partage plus ou moins inégal entre le capitaliste et l'ouvrier, partage dans lequel le capitaliste s'efforce de ne laisser à l'ouvrier que justement ce qu'il lui faut pour maintenir sa vie, et de réserver à lui-même tout ce que l'ouvrier a produit par-delà la valeur de cette vie. L'ouvrier, de son côté, lutte pour conserver une part un peu plus considérable dans le travail qu'il a accompli.

Pour examiner cette lutte, dont les résultats sont importants, il sera plus simple de faire abstraction de tous les ouvriers qui sont en même temps capitalistes, de tous les capitalistes qui sont en même temps ouvriers ; selon que le revenu qu'ils attendent de leurs journées