— Oh ! moi, inutile de le demander. Marcel sait bien que pour moi, d’où qu’elle vienne, une bonne ripaille est toujours la bien venue.
— Et Madame, demanda Marcel en faisant peser de nouveau son regard sur celui de Catherine ?
— Veuillez, s’il vous plaît, ne pas vous en préoccuper. Je vous crois un galant homme et je tiendrai pour bien fait tout ce qu’il vous conviendra de faire.
— Bravo ! bravo ! fit Ambroise en battant des mains. Voilà ma femme qui s’aguerrit.
— Cela étant, proféra alors Marcel, puisque tout le monde le désire, j’aurais mauvaise grâce à me faire tirer l’oreille. Je vais donc, mes amis, vous satisfaire. Mais avant entendons-nous sur le menu. Voulez-vous en laisser le choix à Lucifer ou le choisir vous-mêmes ?…
— Pour mon compte, répliqua Andronic, c’est avec plaisir que je m’en rapporterai au bon goût de Satan.
— Et moi de même, opina Ambroise.
— Alors, conclut Marcel, le reste me regarde.
V. — Où l’on voit Marcel improviser, avec l’aide de l’enfer le meilleur souper qui ait jamais été fait à Septèmes.
L’on sait à peu près ce qu’était, comme disposition et comme configuration, la pièce dans laquelle se trouvaient réunis nos quatre personnages.
Qu’on nous permette néanmoins d’ajouter quelques traits à ce que nous en avons déjà dit, ces détails nous semblant nécessaires à la complète intelligence des scènes que nous avons à décrire.
La pièce où se passe notre histoire servait à la fois, on le sait, de cuisine, de salle à manger et de chambre à coucher. Sa disposition et son aménagement répondaient en conséquence à cette triple destination.
Au fond, dans le coin de droite, il, y avait un de ces grands lits appelés, à la duchesse avec un ciel de lit de même dimension, supporté par quatre, colonnes, et supportant à son tour des rideaux de grosse serge verte qui, une fois hermétiquement clos, enceignaient la couche de telle façon qu’ils en rendaient l’intérieur complètement