Elle efface les péchés, même les péchés volontaires, à la condition, toutefois, que l’on prenne la résolution de ne plus y retomber[1]. Et ils ajoutent que le crime même n’est pas irrémissible ; la mort sert à l’expier complètement ; l’ancre de salut du criminel, du meurtrier, ce sont les souffrances du moment suprême. « Celui, est-il dit textuellement dans le Talmud, celui qui aura blasphémé le nom de l’Éternel et qui n’aura pu obtenir son pardon ni par la pénitence, ni par la mortification, ni par le jeûne, il l’obtiendra à sa mort, et par le fait seul de sa mort[2]. »
En présence de tels principes professés dans les écoles juives de la Palestine où Jésus venait s’instruire, était-il difficile à ce dernier de formuler sa doctrine de charité et de mansuétude qu’il a toujours soin de rattacher à l’existence d’un Dieu bon et miséricordieux ? Et quelle autre doctrine, je vous prie, eût-il pu tirer de la connaissance d’un Dieu semblable ? Ajoutez qu’au temps où Jésus tenait ses prédications, surtout les premières d’entre elles, le peuple juif était habitué à entendre des discours respirant ainsi la douceur et la mansuétude. La preuve en est que nous ne le voyons nulle part s’étonner de ceux qui tombaient de la bouche du fils de Marie. Tout dans ces discours paraissait très beau, mais aussi très naturel. Ils étaient séduisants par la forme, mais au fond ne présentaient absolument rien de nouveau ni d’extraordinaire. C’étaient des accents admirables sans doute, mais qui ne surprenaient point. On reconnaissait en eux l’inspiration de la Bible, rien de plus, rien de moins. Longtemps avant Jésus, les prophètes et les orateurs hébreux en avaient fait entendre de semblables, et tout ce qu’il disait d’un Dieu juste et bon, se trouvait être ou le développe-