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» Cependant si, de là, tu aspires vers l’Éternel, ton Dieu, tu le retrouveras, à condition toutefois que tu le recherches de tout ton cœur et de toute ton âme.

» Oui, quand tu auras été dans le malheur et que toutes ces choses seront arrivées, à la fin des temps tu retourneras vers l’Éternel, ton Dieu, et tu obéiras à sa voix ; il est un Dieu miséricordieux qui ne veut ni t’abandonner, ni te détruire, ni oublier l’alliance qu’il a faite avec tes pères. En vérité, interroge les temps passés et tous les moments qui se sont écoulés depuis le jour où Dieu créa l’homme sur la terre ! Va d’un bout de monde à l’autre ! Une chose semblable a-t-elle jamais existé ou en a-t-on jamais entendu parler ? Jamais un peuple a-t-il distingué la voix de son Dieu comme toi tu as distingué celle de l’Éternel, te parlant au milieu des flammes[1] ? et tu n’en es pas mort d’épouvante ! Ou bien, un Dieu quelconque est-il jamais venu se choisir une nation entre les nations pour la retirer ensuite du milieu d’elles par des épreuves, par des signes, par des miracles, par des combats, avec une main forte, un bras étendu, par toutes sortes d’actions grandes et puissantes comme le furent celles que Dieu a accomplies sous vos yeux ? Et tout cela on te l’a fait voir afin que tu saches que l’Éternel est Dieu, et qu’il n’y en a point d’autre que lui… Apprends donc aujourd’hui et grave cela dans ton cœur : l’Éternel est Dieu en haut dans le ciel, en bas sur la terre ; il n’y en a point d’autre que lui. »

Or, observe judicieusement Maïmonide : « Il n’y a qu’un Dieu immatériel duquel on puisse ainsi dire qu’il est tout » ensemble dans le ciel et sur la terre[2]. »

Que pourrait-on ajouter à ces magnifiques considérations

  1. Deut., chap. 4, v. 15 à 35 et v. 39.
  2. Iad Hachsaka Hilchoth Jésodé Torah.