passion de la colère ; on sacrifie ainsi, à un Dieu étranger[1] » ; « Dieu n’est l’ami que de l’homme calme et pacifique[2] ; enfin, » disent-ils, le monde ne subsiste que par ceux qui savent » maîtriser leur ressentiment[3]. » Ces maximnes ne valent- elles pas mieux que la parole imprudente de Jésus excusant par avance l’emportement pour cause, puisqu’elle ne condamne que la colère sans cause ? Et quand Jésus ajoute : « Celui qui dira à son frère Raca sera puni par le conseil, et celui qui lui dira fou sera puni par la géhenne du feu. » Qu’enseigne-t-il de plus que Rabbi Eliézer professant : « Celui qui fait rougir son frère en public n’a point part à la vie future ; que Rabbi Jochanan proclamant qu’il vaut mieux se jeter dans une fournaise ardente plutôt que d’offenser quelqu’un en public[4]. »
Jésus continue : « Si donc tu apportes ton offrande à l’autel et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande et va-t-en premièrement te réconcilier avec ton frère et, après cela, viens et offre ton offrande[5]. »
Nous sommes fâchés de le dire, mais ce sont là, de nouveau, les propres enseignements de la Synagogue : Sois en tout temps facile au pardon des offenses[6] ; si tu te montres accessible à la réconciliation, Dieu te pardonnera tous tes péchés, car il est conciliant avec celui qui l’est avec autrui[7]. » Et cette parole bien connue : « Sans doute, le grand jour du pardon est destiné à faire remise de toutes leurs fautes à ceux qui s’humilient devant Dieu ; seulement, que sert-il de venir lui témoigner du repentir si l’on conserve au